Curiosités
La sirène fidji
Les sirène fidji (ou feedjee) doivent leur noms aux îles ou on pouvait se les procurer lors de «l'âge d”or» de ces créatures fantastiques.
Montage taxidermique dans lequel on mélangeait souvent le corps d'un singe à celui d'un poisson, le tout passait (plus ou moins habilement selon le taxidermiste) pour le corps d”une sirène momifiée.
Le premier spécimen serait, semble-t-il, une création de Phineas Taylor Barnum, un entrepreneur de spectacles, foires et freaks shows du XIXème siècle.
Bijoux mortuaires
Cette coutume a perdu en popularité et en pratique, mais connaîtra un premier « retour en force » vers la fin du moyen-âge. Cette fois-ci chargés de croyances chrétiennes, les bijoux mortuaires sont généralement ornés de squelettes, de crânes et de cercueils, et souvent accompagnés de phrases rappelant la mort.
Les rendant conscients de la vanité des possessions terrestres, ces bijoux avaient l'ambition de les préparer à leur propre mort et au jour du jugement dernier. Ironie du sort, ces bijoux censés rappeler que toute possession est vaine n'ornaient que les personnes les plus aisées…
Mais l'apogée des bijoux de deuils eut lieu en Angleterre avec la mort du Prince Albert en 1861. Son épouse, la reine Victoria, imposa à elle-même ainsi qu'à sa cour un deuil qui durera 50ans.
La collection comporte, en plus des bijoux mortuaires de l'époque victorienne, deux fioles appellées "lacrymatoires".
Du latin lacrimatorius (littéralement « qui combat le larmoiement »). Ces fioles en terre cuite ou en verre se trouvaient dans les tombeaux antiques, aussi bien égyptiens que grecs, romains et de nombreuses autres civilisations. On a longtemps pensé que les lacrymatoires servaient à recueillir les larmes répandues aux funérailles du mort, et on les plaçait souvent dans leur sépultures en signe d'hommage. Et à l'époque victorienne, les hautes sphères de la société se prennent de passion pour le spiritisme, les sciences, mais aussi l'archéologie ! Pour preuve, on organisait des soirée très « branchées » ou l'on « débandelait » des momies, un verre à la main, entre gens du beau monde.
Mais revenons à nos fioles qui servent à recueillir les larmes. Car cette coutume revint en force dans la société victorienne, et nombre d'orfèvres et de souffleurs sur verre y trouvèrent un gain très juteux. Chaque bourgeois anglais qui se respectait possédait autour du coup une petite fiole remplie des larmes qu'il avait versé, et les porteurs de lacrymatoires y faisaient quelques fois graver le nom du défunt, ou des mots tels que « amitié », « éternel », etc, comme si ces bijoux était une preuve que les sentiments envers une personne surpassaient sa disparition.
Fait étrange cependant, c'est bien AVANT le XIXeme siècle que les archéologues étaient tous d'accords pour affirmer que les lacrymatoires ne contenaient pas les larmes de deuil, mais en vérité les onguents nécessaires aux rites d'inhumations, comme par exemple les huiles parfumées utilisées pour brûler le corps ou parfumer le tombeau. Les larmes de deuil n'avaient été qu'une légende, une idée reçue complètement fausse.
Mais les légendes ont la peau dure, et lorsque cette mode revint en force, l'opinion générale continuait à nourrir l'idée que ces urnes servaient à recueillir les larmes du deuil. C'est dans ce but précis que de nombreuses fioles lacrymatoires furent vendues. Souvent montées en pendentif, et en verre finement ciselé et travaillé, on y gardait les larmes en souvenir des souffrances vécues ou en souvenir d’un bien-aimé défunt. Ces fioles étaient donc très précieuses pour leurs propriétaires, et il n'était pas rare de les faire décorer avec de l'or ou des métaux et pierres précieuses.